Il est commun d’anticiper sa grossesse, de réfléchir à son accouchement. Et puis … plus rien. Comme si, une fois le bébé né, tout prenait sa place naturellement et facilement. Comme si ce sujet n’avait pas besoin d’être anticipé et se vivait que de manière fluide.
Mais c’est justement là que commence un autre voyage : le quatrième trimestre. Un mot encore trop peu connu pour une réalité pourtant universelle.

Je vous invite ici à reconnaître cette période de bascule, à lui redonner sa place dans le récit de la parentalité. Et à vous offrir, à vous aussi, le droit d’y exister pleinement.

Qu’est-ce que le quatrième trimestre ?

Le quatrième trimestre désigne les trois premiers mois après la naissance. Ce n’est pas un concept médical, mais une expression utilisée pour décrire la transition intense vécue à la fois par le bébé … et par les parents.
• Pour le bébé : adaptation à la vie extra-utérine, besoin de contact, d’alimentation fréquente, de régulation émotionnelle.
• Pour les parents : récupération physique, montagnes russes hormonales, fatigue extrême, découverte du lien, parfois solitude ou surcharge.

Pourquoi cette période est si bouleversante ?

Parce qu’elle demande un ajustement radical. Le temps n’a plus la même valeur. Les repères s’effondrent. Le corps change encore. Le sommeil se fragmente.

Mais surtout : l’extérieur s’agite pendant que l’intérieur se cherche encore.
• On vous demande si vous êtes heureux·se, alors que vous êtes en train de pleurer sans raison.
• On vous félicite, alors que vous vous sentez démuni·e.
• On vous parle du bébé, mais plus personne ne vous demande comment vous, vous allez.

Quels sont les besoins du quatrième trimestre ?

1.⁠ ⁠DU REPOS, VRAIMENT
Pas juste “profiter que le bébé dorme”. Mais un vrai repos, soutenu par l’entourage, par une organisation concrète.

2.⁠ ⁠DU SOUTIEN ÉMOTIONNEL
Un espace pour pleurer, douter, dire “je n’y arrive pas”. Pour avoir le droit de verbaliser ses difficultés. Pour être humain·e.

3.⁠ ⁠DE LA CONTINUITÉ DU LIEN
Le lien qui s’est tissé pendant la grossesse continue de se transformer. Chaque parent trouve peu à peu sa place ici aussi.

4.⁠ ⁠UNE ÉCOUTE NON JUGEANTE
Pas de conseils non sollicités (“il faut faire comme ci”, “tu devrais” …) . Mais un accueil inconditionnel, une présence, une main tendue, un regard bienveillant.

6 pistes concrètes pour mieux vivre son quatrième trimestre

1.⁠ ⁠Préparez-le autant que vous préparez l’accouchement

Listez vos besoins à l’avance : repas, relais, repos. Qui peut vous aider ? Comment ? Planifiez-le ensemble.

Discutez en couple de la répartition des tâches une fois que bébé sera là. Des ajustements à anticiper. Du type de soutien que vous attendez de l’autre. Des choses à mettre en place pour rester en lien les premiers mois.

2.⁠ ⁠Créez un cocon postnatal

Un espace physique doux, calme, dans lequel vous pourrez vivre ce temps suspendu. Un espace facilité, avec tout à disposition et facilement accessible, pour vous faciliter les gestes, la vie et vous épuiser le moins possible.

3.⁠ ⁠Ne vous isolez pas

Même si vous ne voulez pas de visites, gardez des liens avec des personnes ressources : doula, ami.e de confiance, professionnel·le formé·e au post-partum.

Demandez aux personnes qui viennent vous voir de vous soutenir réellement : en amenant à manger, pliant votre linge, lançant une machine, faisant vos courses …

4.⁠ ⁠Faites simple

Pas besoin d’être “productif·ve”, de recevoir, de cuisiner. Vous répondez aux besoins de votre bébé : ce que vous faites est immense !

5.⁠ ⁠Prenez soin de votre corps

Soins postnataux, massages, repos, alimentation chaude et réconfortante : le corps a besoin de soutien, pas de performance.

6.⁠ ⁠Parlez du quatrième trimestre autour de vous

Plus vous en parlez, plus vous permettez à d’autres de mieux le vivre aussi.

Un espace de fragilité mais aussi de puissance

Le quatrième trimestre est un moment de vulnérabilité, un passage. Et comme tout passage, il mérite d’être accompagné, reconnu, honoré.
Vous n’avez pas à le traverser seul·e. Vous avez le droit d’être soutenu·e, entouré·e, respecté·e. N’hésitez pas à me contacter pour en parler.

À très vite !

Céline.