Je suis Céline, doula formée et certifiée, signataire de la charte des Doulas de France.
J'ai créé ce blog pour que vous trouviez des ressources pour vous accompagner dans votre période périnatale.
Quand un bébé se prépare à venir au monde, toute l’attention semble naturellement se tourner vers la personne qui porte l’enfant. Et pourtant, l’autre pilier de la parentalité — le co-parent — traverse, lui/elle aussi, un bouleversement profond. Être co-parent, au delà du rôle de soutien logistique ou émotionnel est un cheminement à part entière, avec ses doutes, ses élans, ses ajustements.
Dans cet article, je vous propose d’explorer concrètement comment, en tant que co-parent, vous pouvez trouver votre place juste, en étant pleinement présent.e. Parce qu’une future mère a besoin du soutien engagé et sincère de la personne qui partage sa vie.
La grossesse est une expérience physique, émotionnelle et identitaire intense. Pour le co-parent, cette transformation peut être plus diffuse. Il n’y a pas de nausées pour rappeler le bouleversement, pas de ventre qui s’arrondit ni de mouvements perçus en soi comme repères. Et pourtant, tout change.
Voici quelques réalités souvent vécues par les co-parents :
• Un sentiment « d’exclusion » : notamment lors des rendez-vous médicaux, où la place laissée au co-parent peut être secondaire, voire symbolique.
• Une difficulté à se projeter : en l’absence d’expérience corporelle directe, le lien avec le bébé peut mettre plus de temps à se tisser.
• La pression à être un “bon soutien” : comment être présent.e sans (s’)imposer ? Comment aider sans projeter ?
Ces sentiments sont normaux. Et prendre sa place passe souvent par l’acceptation de ce flou initial.
Même si vous ne portez pas l’enfant, vous pouvez également porter le projet parental. Cela passe par des gestes simples mais puissants :
• Lire sur la grossesse et la parentalité.
• Venir aux rendez-vous médicaux (quand c’est possible).
• Échanger avec d’autres co-parents.
• Discuter de vos projets éducatifs et familiaux : choix du prénom, projet de naissance, mode de garde, répartition des tâches et de la charge mentale, etc.
Vous pouvez parler avec votre bébé. Lui chanter des chansons. Faire des séances d’haptonomie. Poser vos mains sur le ventre avec douceur. Le bébé reconnaît les voix et ressent les présences. Ces petits rituels sont une façon de créer du lien et de vous ancrer dans votre rôle.
Votre place se construit aussi dans la relation. N’hésitez pas à demander ce dont l’autre a besoin, à exprimer ce que vous ressentez. Trop souvent, le co-parent prend sur lui/elle, par peur de « ne pas en faire assez » ou de « trop en faire ». Il n’y a pas de juste rôle universel, il y a votre juste rôle, à construire ensemble.
Personne ne naît parent. Il est normal de ne pas tout savoir. S’informer, poser des questions, assister aux cours de préparation à la naissance (ou aux rencontres avec une doula), c’est aussi se rendre légitime.
Le co-parent aussi vit une transformation intérieure. Parfois, elle vient doucement ; parfois, elle secoue. Donnez-vous le droit de ressentir. De douter. De pleurer. Et cherchez des espaces pour en parler — auprès de professionnel·le·s, de groupes de co-parents, ou même de votre doula.
Et si vous preniez un temps pour réfléchir à la place que vous souhaitez occuper après la naissance ? Allaitement ou biberon, congé parental, partages des nuits, rituels du quotidien : ce sont des sujets à aborder tôt, pour éviter les tensions une fois le bébé arrivé.
Prendre sa place comme co-parent, c’est s’investir, ressentir, transformer. Ce n’est pas être en arrière-plan, ni sur le devant de la scène, mais à côté, main dans la main.
Le cheminement vers la parentalité se fait à deux (ou plus, dans les familles plurielles). Chaque parent a besoin d’un espace pour se découvrir, se tromper, s’ajuster… et s’aimer dans ce nouveau rôle.
Et si votre plus beau rôle, c’était d’être là, pleinement présent.e, avec votre cœur ?
Dans ce grand bouleversement qu’est la grossesse, les co-parents ont besoin de repères, de reconnaissance et de soutien.
Prenez soin de vous, de votre lien avec votre partenaire, et de ce qui se tisse déjà avec ce bébé à venir.
À très vite,
Céline.